Les 9, 10 et 11 octobre se déroulait la 4e édition du congrès Innovative Therapies Day à Besançon. Un coup de projecteur de deux jours et demi pour s’informer sur les dernières avancées en matière de biomédicaments et bioproduction, au travers de conférences scientifiques et de rencontres avec des industriels.
Quatre éditions et une notoriété croissante dans le microcosme des thérapies innovantes. Si Innovative Therapies Days (ITD) – 200 participants en 2024 – , lancé en 2021 par des chercheurs de l’UMR Right et le cluster Santé du PMT, ouvre sa tribune à des scientifiques français et internationaux pour faire le point sur les potentiels futurs candidat-médicaments que les initiatives de recherche actuelles seraient en mesure d’offrir, l’une de ses vocations premières est aussi de témoigner la capacité des milieux scientifiques et industriels d’apporter ensemble ces thérapies ″au chevet du patient″.
Ce constat d’ autorité a servi de « point d’appui pour mettre en valeur l’écosystème régional », avec pour objectif « de rendre compte des dernières recherches scientifiques sur les thérapies cellulaires » et « d’établir une connexion directe avec les cliniciens et les industriels. Cette approche est vraiment dans notre ADN », indique Renaud Gaudillière, directeur du PMT. Elle est garantie par un comité scientifique regroupant une dizaine d’acteurs académiques et industriels.
Se rendre incontournable dans le développement des biomédicaments
« Les stands vont de la fourniture des réactifs à la présentation d’équipements de bioproduction innovants, en passant par l’offre de service de production de médicaments de thérapie innovante (MTI). Tout ce qui est nécessaire à la recherche et tous les acteurs essentiels aux biomédicaments sont représentés. Cela permet à chacun d’actualiser ses connaissances sur les avancées tant scientifiques que technologiques. C’est comme cela que la recherche avance ! », estime Jeanne Galaine, directrice du département Biologie, thérapie et diagnostic au sein de l’EFS Bourgogne-Franche-Comté.
Outre cet intérêt très concret, les participants voient eux aussi en ITD un outil nécessaire de rayonnement. « Un congrès est un canal de communication scientifique. Notre réputation croît mais nous avons encore besoin de nous faire connaître à l’échelle nationale et internationale, mais aussi régionale », poursuit Jeanne Galaine. Pour l’EFS, il s’agit par exemple de promouvoir d’autres activités que la transfusion, comme la préparation des produits de thérapie cellulaire et tissulaire utilisés en routine dans les hôpitaux ou encore la production de biomédicaments cellulaires innovants pour les essais cliniques chez l’Homme.
Même son de cloche chez CellQuest, parmi les 31 exposants de cette édition et présent depuis trois ans sur l’événement. L’entreprise a développé cinq prototypes d’une nouvelle génération de machines de production de cart-T cells et va bientôt lancer la fabrication d’une présérie de cinq systèmes supplémentaires. Elle espère ses premières commandes pour l’an prochain. ITD est, entre autres, « l’occasion de montrer aux acteurs de la bioproduction comment notre projet évolue. Ce produit est bien le nôtre, mais nous ne sommes pas isolés. À BIO Innovation, sur Temis-Santé, nous baignons dans un environnement particulier, dont les besoins nous inspirent », se réjouit Guillaume Wallart, à la tête de CellQuest.
Au-delà, il pointe la richesse de compétences de Besançon : « La présence de gros fabricants sur le salon prouve qu’il y a quelque chose qui commence à se savoir ! ».
Impliquée au sein du comité scientifique d’ITD, Sylvie Mercier, marketing & communication manager chez RD-Biotech, l’une des premières sociétés de biotechnologie à avoir émergé en Franche-Comté, considère que « cet évènement est un excellent levier qui permet désormais d’identifier la région et notamment Besançon en tant qu’acteur sur ce marché des thérapies innovantes. ». Et d’ajouter : « Nous sommes face à des structures bénéficiant de moyens financiers plus importants pour l’organisation de tels évènements, mais ITD prend peu à peu sa place ! ».
Au cœur de la stratégie régionale
Renaud Gaudillière constate : « À l’heure où la Région amplifie ses soutiens à la filière des biothérapies et de la bioproduction, ITD prend tout son sens et peut devenir un évènement phare dans la stratégie régionale, si on capitalise sur ces quatre éditions ».
Pour le directeur du PMT, Besançon manque encore de visibilité et de lisibilité au niveau national et ITD doit dès lors représenter « une formidable tribune de l’excellence régionale ». Il poursuit : « De même que la technopole Temis-Santé, à travers son centre de développement BIO Innovation, le PMT et ses évènements sont au service de la montée en compétences des industriels du cluster Santé et de la promotion de l’écosystème régional ».
Nul doute que la technopole TEMIS contribuera, aux côtés des acteurs de la filière et avec le PMT, à la mise en œuvre de la feuille de route rendue publique lors des Assises régionales des biothérapies et de la bioproduction du 24 septembre dernier.
« La dynamique actuelle est très positive et nous en sommes tous acteurs. Il ne faut pas oublier de dire d’où l’on vient ! », conclut Guillaume Wallart.