Lauréat I-Lab 2019, H2SYS miniaturise l’énergie et mise sur l’hydrogène

Avant même d’avoir créé sa société, Sébastien Faivre candidatait au concours I-Lab. Après 2 essais infructueux, il persiste et signe puisqu’il devient lauréat en 2019. Le projet qu’il pourra faire décoller grâce à cette distinction consiste à développer des groupes électrogènes à hydrogènes de plus grandes puissances.

L’entreprise H2SYS rejoint ainsi les 75 lauréats sélectionnés parmi les 468 dossiers. Inscrite dans la catégorie environnement, son cœur de métier consiste en la production de groupes électrogènes à hydrogène, particulièrement silencieux et produisant 0 émissions de CO². Ces deux caractéristiques lui permettent d’être compétitif et de se distinguer sur le marché de l’énergie, face à des technologies diesel ou essences plus polluantes et qui font « un bruit du tonnerre ».

Et pourtant, l’entreprise a failli ne pas candidater cette année. Sébastien Faivre saisit sa chance en apprenant que le concours est désormais ouvert aux entreprises créées en N-2. Fort de 2 années de développement, il se présente avec un dossier beaucoup plus solide : 500 000 € de chiffres d’affaires pour son premier exercice bouclé fin 2018, dont 40% de vente à l’export avec des clients en Italie, Allemagne, Hollande ou France, le tout avec une équipe de 15 personnes.

A la conquête de nouveau marché

Via ce concours, la société H2SYS souhaite poursuivre sa R&D dans le but de développer des groupes électrogènes de plus grandes puissances, qui pourrait aller jusqu’à 100 kW, là où sa gamme actuelle propose des puissances allant de 1 à 20 kW. Elle souhaite conserver son avantage concurrentiel, elle qui propose des produits beaucoup plus compacts que les autres acteurs sur le marché. L’équipe doit donc lever un verrou technologique majeur : faire plus puissant en conservant la même compacité.

Si l’entreprise, qui travaille principalement sur des groupes électrogènes portables jusqu’ici, souhaite améliorer son produit, c’est pour conquérir de nouveaux marchés sur le segment des groupes stationnaires.

L’hydrogène, énergie du présent

Si Sébastien Faivre se passionne pour l’innovation technologique, fasciné de voir les progrès effectués dans les domaines médical et environnemental notamment, son entreprise n’est pas en reste. Quatre ans en arrière, il s’intéresse aux possibilités offertes par l’hydrogène et comprend le potentiel de cette énergie pour décarboner notre économie. Ce temps d’avance lui permet de proposer une technologie mature, « prête à être vendue » au moment même où la société se révèle enfin prête à intégrer cette technologie au mix énergétique. Il en est persuadé, « l’hydrogène n’est plus l’énergie du futur, mais l’énergie d’aujourd’hui » et doit être déployée massivement pour accélérer la transition énergétique.

Preuve en est, ses produits sont déjà utilisés. L’entreprise travaille notamment pour l’évènementiel qui est en demande de produits non polluants et non encombrants ; elle équipait d’ailleurs le festival des Eurockéennes à deux pas de chez elle, le week-end dernier. La société a également accompagné l’entreprise Chéreau et ses partenaires dans le développement de la première remorque mondiale frigorifique à hydrogène.

Le prix I-Lab permettra à l’entreprise d’accélérer ses recherches et de gagner en visibilité sur le marché auprès de ses clients, toujours en attente de la solution novatrice et pertinente.

Appel à compétences auprès des experts microtechniques

Ce projet de longue haleine, prévu sur 2 à 3 ans, va se concrétiser par des recrutements et par la création de nombreux partenariats pour faire appel à des compétences variées : usinage, mécatronique, fluidique, électronique, thermique. Persuadé que « les projets avancent plus vite et plus facilement lorsqu’on travaille avec des partenaires locaux », Sébastien Faivre souhaite faire appel à des compétences microtechniques présentes en Bourgogne-Franche-Comté, qui seront au cœur de la miniaturisation de ces générateurs de l’avenir. 

Naissance d’un projet

Convaincu que ce prix lui ouvrira de nouvelles opportunités et l’accès à des dispositifs proposés par BPI, Sébastien Faivre tient à souligner l’accompagnement dont il a bénéficié depuis la création de son projet et la « réussite collective » générée.

Il continue à faire appel aux experts régionaux, comme l’accélérateur Propulseur qui l’accompagnera dans son développement, et à un écosystème local actif et engagé, dont il dit lui-même qu’il a permis la faisabilité de son projet. Son parcours en témoigne également.

De formation d’ingénieur à l’UTBM, Sébastien Faivre fait ses classes au sein d’Alstom Power/General Electrics et travaille principalement sur des énergies fossiles ou nucléaires. Sensibilisé aux problématiques environnementales, il souhaite changer de voie et rejoint le projet « MobyPost » porté par la fédération de recherche FCLAB-CNRS, basée à Belfort. Il y coordonne le déploiement de la première flotte de véhicule à hydrogène en France pour la Poste. C’est le déclic qui l’amène à créer la société H2SYS.

Entouré d’enseignants-chercheurs et d’ingénieurs experts, il entame alors une phase de prématuration financée par la Région pour commercialiser cette technologie aboutie, et enchaîne avec une période de maturation au sein de la SATT-Sayens pour dépasser le stade TRL 6-7 et lancer la société en 2017 avec un produit d’ores et déjà industrialisé.

www.h2sys.fr/fr/