Implanté, entre autres, dans les secteurs du nucléaire, de l’automobile, de la défense ou encore du luxe, l’usineur STSI a développé une application en réalité mixte.
Casque sur la tête, un sous-ensemble à portée de mains, il n’y a plus qu’à suivre les instructions d’assemblage qui se déroulent devant nos yeux. STSI mise désormais sur une application maison, basée sur les réalités virtuelle et augmentée (VR/AR) pour former certains de ses clients et de ses salariés.
Fournir la bonne information au moment opportun
L’application a d’abord été conçue pour répondre à une problématique client. En effet, lorsque l’entreprise livre un gabarit de contrôle, celui-ci doit être assorti d’un mode opératoire, parfois complexe à traduire ou à comprendre, lorsque les clients se trouvent à l’étranger. Grâce à la réalité mixte (combinaison VR/AR), la barrière de la langue est abolie puisque l’utilisateur est guidé très intuitivement à travers son casque.
L’application se révèle également un bon outil de formation interne. Pour cette première version aboutie (fruit de quatre moutures antérieures), l’entreprise s’est basée sur l’un de ses propres process d’assemblage de plusieurs microcomposants, composants et sous-ensembles. Désormais, les assembleurs peuvent se former en autonomie et de manière progressive et itérative. À l’issue, un test confirme la maîtrise du geste.
« L’idée est de réduire le risque d’erreur en temps réel et que la machine reconnaisse l’environnement pour fournir la bonne information au moment opportun », indique Mehdi El Ouai, responsable du service Innovation-amélioration continue chez STSI.
Pour ce faire, des capteurs apposés sur les machines permettent non seulement de diffuser des informations aux opérateurs, mais aussi d’analyser certaines données. Ce processus permet d’ajuster les modules de formation au plus près des attentes. L’intelligence artificielle viendra, elle aussi, optimiser le système.
Prochainement, l’application devrait être déployée plus largement au sein du groupe et être proposée à tout opérateur voué à travailler sur une machine à commande numérique.
Attirer, inclure, fidéliser
Le groupe, spécialisé dans les opérations d’usinage, fraisage, décolletage, métrologie et impression 3D voit également dans cet outil, un auxiliaire intéressant pour le service des ressources humaines. « Actuellement, nous utilisons la VR/AR pour intégrer des collaborateurs de façon ludique. C’est un plus en termes de marques employeurs sur les questions de recrutement », affirme Mehdi El Ouai.
De son côté, côté Thibaut Jeannin, chargé d’affaires en alternance chez STSI estime : « Cela montre un certain dynamisme et change l’image de l’industrie archaïque. C’est un élément différenciant dans la recherche de nouveaux talents et cela valorise et motive les collaborateurs à qui l’on permet d’innover ».
Elle prend aussi une dimension inclusive, avec le double objectif de toucher des publics éloignés de l’industrie, voire de l’emploi, tout en répondant en partie aux difficultés de recrutement.
Présentée sur l’espace Zoom du salon Micronora, fin septembre, l’application pourra également être essayée lors du Salon de la prévention organisé par la CCI Saône-Doubs, les 21 et 22 novembre à Vesoul. Car son usage ne se limite pas à l’aéronautique ou à l’automobile : la sensibilisation et la formation aux questions de sécurité en milieu professionnel sont d’autres champs d’application envisagés.