Rendez-vous économique du Grand Besançon, les Journées Granvelle se tenaient les 19 et 20 mars. Proposé depuis 3 ans, « ce pari, désormais inscrit dans l’agenda régional », invite le tissu économique à se rassembler pour échanger autour d’une problématique qui nous concerne tous. Ce fut la révolution numérique dans l’industrie en 2017, l’intelligence artificielle en 2018. L’évènement est organisé par le Grand Besançon en partenariat avec la CCI du Doubs.
« Travail du Futur et futur du travail », le thème retenu cette année s’intéresse à une composante essentielle de l’identité de chacun, une activité qui façonne l’individu, vécue autant comme une liberté qu’une contrainte. Objet de révolution depuis 50 ans, avec le chômage de masse, la révolution numérique, l’ère des robots… le travail est au cœur de la société.
L’occasion pour les chefs d’entreprises, entrepreneurs, salariés de prendre du recul sur leur travail, de repenser leurs pratiques, et d’inventer de nouvelles façons de travailler.
Pour les y aider, le philosophe et auteur Raphaël Enthoven et la directrice de recherche et sociologue au CNRS Danièle Linhart ont ouvert l’événement, proposant un exposé condensé des transformations radicales qui ont changé les formes de travail.
Quatre ateliers suivaient, avec la participation de Patrick Levy Waitz (ITG Group), Charles-Henri Besseyre Des Horts (HEC Paris), Sophie Bossong (Groupe Carrefour), Alexandre Pachulski (Talentsoft), Céline Vaisse (Figaro Classified), Patrick Vital (Levito), Xavier Thomas (Groupe La Poste) et enfin Emmanuelle Duez (The Boson project). …..
Les transformations sont profondes et les réponses n’existent pas encore, mais les débats ont permis de mettre en lumière des enjeux multiples, que chacun est invité à creuser dans ses pratiques :
- De l’autarcie à la coopération : l’entreprise non plus isolée et en circuit fermé, mais au contraire ouverte sur ses parties prenantes et de plus en plus dans le « faire avec » : coopétition, coconstruction, coworking, cogestion, cobot…
- La révolution numérique, ou comment le numérique construit une économie qui peut se vivre à distance, éloignant physiquement les managers et les travailleurs, qui s’horizontalise en fournissant la même information à tous en même temps, et cela à une vitesse considérable.
- L’incertitude, tant pour les entreprises dont la durée de vie moyenne est passée de 70 ans, à 15 ans pour une grande entreprise, 7 ans pour une PME et 3 ans pour une TPE ; que pour les salariés qui ont intégré l’instabilité du travail comme une donnée, une réalité de la vie économique.
- De la défiance à la confiance : Aujourd’hui, la confiance du manager s’obtient grâce à la présence du salarié. Bien que 60% des métiers soient en capacité technique d’utiliser le télétravail, il y a donc une révolution systémique sur la confiance à mettre en place pour permettre le travail hors les murs, sans ajouter un stress supplémentaire pour le manager.
- Salariat VS entrepreneuriat : à l’opposé de la fin du salariat annoncé il y a 2-3 ans, aujourd’hui 80% des travailleurs sont salariés. Le modèle reste à inventer, les nouvelles générations aspirant avant tout à plus d’autonomie et de liberté, mais sont aussi en recherche de sens dans leur travail et de qualité de vie.