2 lauréats issus du laboratoire Femto-ST se sont distingués sur la première édition du concours i-PhD : Gaël Matten a obtenu un grand prix du jury pour son projet VIBISCUS, proposant des systèmes programmables d’absorption du bruit, à faible consommation d’énergie. Maya Geagea a été récompensée pour le projet ANIOPAC, proposant une nouvelle technologie de pile à hydrogène alimentée grâce à son propre système intégré de production en hydrogène.
VIBISCUS : maîtriser son environnement sonore
Il entrait l’année dernière dans le parcours « Chercheurs Entrepreneurs » avec à la clé un post-doctorat financé par la Région, une première marche pour concrétiser son projet. Depuis, Gaël Matten a quitté sa casquette de chercheur pour devenir entrepreneur.
Son projet Vibiscus vise le développement de systèmes permettant de créer des environnements ouverts où l’acoustique est contrôlée par l’utilisateur. Il est issu des technologies en acoustique développées au sein du département de mécanique appliquée de l’Institut Femto-ST.
Grâce au soutien des fonds de maturation de la région BFC, les premiers produits sont en cours d’assemblage, et des études avec les industriels sont en cours pour préparer une fabrication à plus grande échelle. Utilisant une technologie brevetée en 2019 avec le soutien de CNRS Innovation, Vibiscus avance à grand grâce au programme d’accompagnement RISE du CNRS, avant de se lancer dans la création d’entreprise.
Un parcours qui traduit sa volonté d’ancrer l’entreprise à Besançon, tout comme son lien avec la communauté. « Chercheur ou entrepreneur, le métier est très similaire. Il faut être capable de convaincre, de lever des fonds, de constituer une équipe. Dans les deux cas, il faut faire en sorte que nos travaux bénéficient à l’écosystème : un chercheur diffuse ses travaux dans la communauté scientifique, l’entrepreneur a un rôle parallèle en transformant la richesse scientifique en richesse économique. Cette richesse doit amener du positif : pour nous, c’est l’impact sur la santé, que l’on connait bien désormais. ».
Vibiscus, c’est donc la possibilité de s’isoler acoustiquement des bruits environnants, sans avoir à fermer la porte ; une nécessité à l’heure des open space. En intégrant de l’électronique, les produits deviennent à la fois plus efficaces et plus compacts et sont capables de susciter des comportements nouveaux. « En lançant ce projet, nous allons consommer des ressources, à nous d’avoir une réflexion sur nos usages et la durée de vie de nos produits. Nous ne voulons pas faire le jeu de l’obsolescence programmée ».
Grand prix du jury du concours i-PhD 2019, Gael Matten est conforté dans son projet « en phase avec l’environnement et l’écosystème ». Prochaine étape, constituer une équipe d’une dizaine de personne pour assurer la viabilité du projet, en trouvant les fonds nécessaires bien sûr.
ANIOPAC : la pile à combustible se miniaturise
Docteur en science des matériaux, Maya Geagea s’attelle au projet ANIOPAC en 2018 pour deux ans de maturation. Né de plusieurs années de recherche menées par Mr. Bernard Gauthier-Manuel, chercheur CNRS au sein de l’Institut FEMTO-ST ; le projet a fait l’objet d’un financement par la SATT SAYENS dans le but de donner naissance à une startup.
ANIOPAC, c’est une mini pile à combustible basse température à conduction anionique fonctionnant avec une source de dihydrogène intégrée. Elle est constituée essentiellement de silicium et usinée par des procédés de micro-fabrication facilement transposables et à faible coût. De par sa conduction anionique, la mini pile possède deux avantages forts : supprimer le platine, un catalyseur cher et rare, et permettre la miniaturisation du produit.
Cette minipile peut être utilisée pour des applications nomades : portables, cartes à puces, capteurs, IoT (Internet of Things). La membrane en silicium peut, quant à elle, être utilisée pour d’autres applications tels que les capteurs, l’électrolyse…
Aux côtés d’une collègue en charge des techniques d’impression, Maya Geagea s’est concentrée sur la micro-fabrication et notamment l’usinage du silicium. Après deux ans de maturation, ANIOPAC a atteint le TRL 4 avec un prototype validé en laboratoire. Le projet entre dans une nouvelle phase de recherche de financement, en vue de poursuivre la R&D, toujours porté par la SATT Sayens.