Vers plus de partenariats à la SATT Grand Est
Créée en 2013, la SATT Grand Est se réinvente aujourd’hui pour poursuivre sa mission : transformer un concept imaginé en laboratoire en une technologie prête à l’emploi. Nouvelle organisation en 2017, nouvelle identité en 2018 et à l’origine de ces évolutions, deux mots clés : coopérer et faciliter.
Echange avec Catherine Guillemin, Présidente de la SATT Grand Est depuis 2017.
Les SATT font l’actualité avec le rapprochement inédit signé le 19 mars dernier entre les 3 SATT agissant en région Grand Est : SATT Grand Est, SATT Conectus et SATT Nord. Quels enseignements en tirer sur notre territoire ?
Ce partenariat était nécessaire et surtout pertinent depuis le nouveau découpage territorial, avec un territoire vaste que nous nous partageons. C’est l’idée de se rapprocher des entreprises des différentes régions en agissant de concert pour leur faciliter l’accès à des technologies. Nous souhaitons aussi renforcer les connexions entre les laboratoires. Prenons l’exemple d’un projet dans le domaine de la santé qui concerne un laboratoire à Nancy et un autre à Lille : les 2 équipes de recherche travaillent désormais conjointement.
La problématique est similaire en Bourgogne-Franche-Comté où beaucoup d’acteurs accompagnent les entreprises. Ces dernières ont besoin d’y voir plus clair et la SATT Grand Est œuvre en partenariat avec les pôles de compétitivité et les agences économiques pour améliorer les synergies entre les acteurs.
Concrètement comment se déroule votre mission en région Bourgogne-Franche-Comté et quelles particularités peut-on souligner ?
Aujourd’hui la SATT a 355 projets en portefeuille, dont 34% sur la santé et les dispositifs médicaux et 26% sur les matériaux procédés chimie. Les technologies développées sont très pointues et spécifiques, avec des compétences reconnues internationalement. Il y a un fort attachement aux laboratoires dont les technologies sont issues, l’implication des porteurs scientifiques restant déterminante dans la réussite du projet de même que celle de nos actionnaires ENSMM, UFC, UTBM, CNRS et INSERM. Pour la Région Bourgogne-Franche-Comté, 20 % des licences sont concédées à des entreprises et ce sont près de 70% des projets qui restent sur le territoire-périmètre de la SATT Grand Est (BFC et Grand Est), y trouvant un terreau favorable. On favorise d’ailleurs les projets de co-maturation qui sont de plus en plus nombreux, les entreprises s’investissant dès la phase de maturation. Les entreprises se tournent plus naturellement vers nous qu’auparavant pour innover.
Justement, avez-vous quelques exemples en tête de projets nés à la SATT…
De très beaux projets sont en cours sur le territoire du Grand Besançon, à l’exemple de Metabsorber, qui vise au travers d’une future start-up au développement de «métamatériaux acoustiques» dédiés à lutter contre les nuisances sonores. Je pense également à une autre technologie portée par Femto –ST par l’équipe de Nadège Courjal : un procédé de réalisation de composants optiques type ridge, visant le marché des composants optiques de qualité. Dans le domaine Santé, le projet animé par l’équipe AS2M (Automatique et Systèmes Micromécatroniques) de l’ENSMM (copropriétaires UFC et CNRS) consiste à valider une plateforme de caractérisation mécanique des ovocytes dans l’environnement des laboratoires d’assistance médicale à la procréation. Cette technologie, suscitant un réel intérêt de la part des industriels, permettrait à terme d’augmenter les taux de réussite d’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes (de 22% actuellement) et redonner espoir aux couples confrontés à l’épreuve d’infertilité (1 couple sur 5 selon l’OMS).
Pour finir, quelles évolutions à court terme pour la SATT Grand Est en 2018-2019 ?
Nous souhaitons coopérer encore davantage avec les acteurs régionaux. A ce titre BioInnovation, le nouveau centre de développement technique et réglementaire dédié à la santé est une véritable opportunité car l’offre de services pourrait contribuer à la maturation technico-économique de nos projets... La SATT Grand Est pourrait également proposer un vivier de projets en santé, axe majeur à ce jour dans notre portefeuille, avec des startups qui pourraient s’installer sur le territoire et bénéficier à terme des services de BioInnovation.